conférence illustrée (1h30)

Cette conférence propose une première introduction à un Net Art hacktiviste illustrée par de nombreux exemples d’œuvres connectées ou issues de la culture Web, qui utilisent les réseaux comme matière première de création et de militantisme.

Si le terme Net Art regroupe encore aujourd’hui toutes une série d’œuvres conçues par, pour et avec le réseau Internet, des différences notables sont apparues entre ceux qui utilisent le Web pour produire des œuvres plastiques destinées à être diffusées via le réseau et quasi exclusivement sur écran et d’autres formes qui rompent avec cette configuration habituelle.

Avec l’arrivée du Web 2.0 et des réseaux sociaux à la moitié des années 2000, une nouvelle génération d’artistes s’est emparée de ces nouveaux territoires de création et de détournement. Leur hyperactivité, leur hyperproductivité et la viralité décuplée ont et amplifient toujours considérablement leurs présences. Plus rares et discrets sont ceux qui se sont attelés à explorer les réseaux comme moyen de réinventer les limites et les règles qui régissent l’Internet actuel, d’en montrer la fragilité ou d’accélérer sa dissolution dans la « vie réelle » (IRL). Ces derniers ont plutôt tendance à « sortir » de la dualité Web-Ecran, à utiliser les objets connectés ou à en inventer, à travailler sur des nouvelles interfaces hommes-machines, à créer des outils et des plateformes communautaires, ou tout simplement à mettre en place de nouveau réseaux indépendants d’Internet…

Comme l’a très bien décrit Marc Wathieu (professeur art numériques à l’École de Recherche Graphique-Bruxelles – ERG) sur son site : « Les créateurs de projets activistes utilisent le web comme un média tactique (tactical media), au service d’interventions qui soulignent l’impact même de ces nouvelles technologies sur notre culture. Détournant ou retournant la technologie contre elle-même, utilisant le marketing, une nouvelle génération d’artistes subversifs et high-tech crée de nouveaux espaces d’actions publiques. Dans la foulée des mouvements anti-mondialisation et du sommet de Seattle, de nouvelles thématiques ont surgi: les OGN, la protection de la vie privée, la consommation responsable… ».