Je suis très heureux de faire partie du Jury de ce projet ambitieux.
Le 17 avril, le Pôle Images Nord-Pas de Calais lance la deuxième édition d’Expériences Interactives, un fonds destiné à soutenir les projets qui expérimentent l’image de demain. Il est centré autour de trois thématiques : serious game, audiovisuel et crossmedia, culture et technologies.
Fort des premiers résultats, le Pôle Images et ses partenaires (Conseil Régional, Lille Métropole, CCI Grand Hainaut, Centre National du Cinéma et de l’image animée, CRRAV et Wallimage) ont décidé de porter le budget du fonds à 1,2 million d’euros (+20%).
Trois nouveautés cette année :
Une ligne de 100.000 euros soutiendra les laboratoires partenaires des projets d’Expériences Interactives.
Un renforcement de l’équipe d’accompagnement du Pôle Images avec de nouveaux conseillers (Animation cross-media, web documentaire et serious game).
Une dimension européenne avec l’arrivée de Wallimage et Creative Wallonia qui vont abonder le fonds à hauteur de 100.000 euros. L’objectif : favoriser des coproductions transfrontalières.
La date limite de dépôt des dossiers était le vendredi 15 juin 2012. Les résultats seront connu dans les deux semaines après que le jury ait délibéré.
<iframes> est, à la base, une installation faisant partie de mon projet WebWailingWall (sur les différents mouvements sociaux qui secouent le monde depuis 2010 – dans ce cas, elle ne prend pas de “s”).
En changeant de focus (pour l’exposition Renaissance 2.0 – Voyage aux origines du web – commissaire Vincent Delvaux), elle poursuit ma recherche sur la diffusion de l’information sur/via Internet et jette les base d’une future exposition sur le netart (voir à ce sujet l’excellent projet SPAMM (SuPer Art Modern Museum – avec lequel j’espère qu’une collaboration, même lointaine, sera possible).
<iframes> présentent (en temps réel) une série de contenus (flux d’actualités, Websites, netart… et d’outils Web/Internet (mailing, moteurs de recherches, visualization de données…)) présent sur la Toile. C’est une installation connectée qui explore une partie de ma veille Internet www.arts-numeriques.info et le propose dans un format d’exposition. <iframes> évolue au gré des contenus qu’elle propose, elle se veut ludique et pédagogique.
Une borne tactile permet aux public de choisir un certain nombre de mots clés pour interagir avec l’installation.
Sa version finale pour Renaissance 2.0 sera visible à partir du 22 octobre 12.
Projet WebWailingWall production : Region Wallonie Bruxelles – cellule arts numériques – Transcultures merci à numediart et Digitalarti France / Digitalarti
Le projet Anathèse comporte une recherche sur les différents signaux émis par le corps humains et surtout ses ondes cérébrales. Cette partie du projet a été développée avec L’institut Numediart – Université de Mons
La partie artistique comporte une performance installation qui sera créée dans le courant 2012/2013. Des capteurs sont placés sur un mannequin. Lorsque le public touche certaines zones du mannequin (visage, épaules, torse, ventre, cuisses), la même zone du performeur est stimulée électriquement. Une série de capteurs biofeedback et une caméra (focus visage) permettent de mesurer les réactions/émotions du performeur lorsqu’il reçoit les chocs électriques. Un ordinateur récupère les informations des capteurs viofeeback et de la vidéo afin de composer une visualisation qui peut être projetée sur un écran et/ou par transparence sur le visage du mannequin (voir fichier joint). Pour la maquette présentée, il n’y aura que cinq zones du visage qui seront réactives.
L’exposition Connectic’arts, manifestation fédératrice initiée par Carlo Luyckx, échevin de la Culture de la Commune de Saint-Gilles et Philippe Franck, directeur de Transcultures s’est inscrit dans la quatrième édition du festival des arts et cultures Transnumériques. Il s’agissait d’explorer, dans plusieurs lieux associés de la commune de Saint-Gilles, les cultures numériques liées, dans leur diversité de forme (installations, performances, arts en réseau, ateliers,…) et de contenu, aux nouvelles technologies. Au-delà, Connectic’arts entendait faciliter et développer le rapport des artistes et des citoyens aux réseaux (Internet, réseaux sociaux…) dans leur quotidien et leur imaginaire. Pour la première fois à Saint-Gilles, a été proposé un grand événement qui a associé les cultures numériques à une démarche participative pour proposer une manifestation à la fois rassembleuse, conviviale, prospective et festivalière et également structurante.
Interview réalisée par l’équipe de Transcultures
Vous êtes à la fois artiste, performer et “content curator” très impliqué dans le développement réseau et vous allez donner un atelier sur la stratégie de diffusion de l’info (culturelle) sur Internet (content management). Quelles sont, selon votre expérience, les grands enjeux de ces utilisations “stratégiques” ou “artistiques” du web 2.0 ?
Jacques Urbanska : Ce que l’on entend communément par web 2.0 est le fait que l’utilisateur soit également un acteur, qu’il puisse interagir pour créer ce qu’on appelle un Web dynamique. C’est une expression simple, fourre-tout et grand public qui permettrait d’englober tout le Web tel qu’il se présente aujourd’hui. Or, on parle depuis quelques années déjà d’un Web 3.0, sémantique, “au carré”. Et le Web 4.0, mis en avant par Nova Spivack vient intégrer la caractéristique du “cloud computing”, le “tout online”. Pour ma part, j’aime particulièrement l’approche de Joël de Rosnay (AgoraVox), qui parle d’un Web Symbiotique (quitte à confondre le Web et Internet) : chaque objet ou surface étant ou pouvant être reliée au réseau, Internet deviendra notre environnement. C’est ce que nous voyons déjà aujourd’hui avec les smartphones, les tablettes, tous les objets communicants, la téléphonie, la radio ou la télévision… Pour en revenir au enjeux artistiques : les artistes se sont toujours emparés des nouvelles technologies pour voir “à quoi elles pourraient servir autrement”. J’ai lu un article dernièrement qui posait la question de savoir pourquoi la surface tactile plate s’est-elle imposé comme interface. Cela nous paraît une évidence, parce qu’elle est présente partout aujourd’hui. Mais n’y avait-il pas d’autres interfaces possibles, d’autres formes plus efficaces, plus organiques… Les créateurs viennent interroger ces “évidences”, ces certitudes. Ils posent question et mettent en perspective. Un autre point, très intéressant, a été soulevé par la récente exposition “Collect the WWWorld The Artist as Archivist in the Internet Age” qui s’est déroulée à la “House of Electronic Arts Basel”. Avec le Web 2.0, la masse d’information disponible s’est démultipliée, c’est d’ailleurs cette démultiplication exponentielle qui a fait naître les “content manager”, ces humanoïdes agrégateurs de contenus qui fouillent le Web pour en extraire leur vision. Car dans l’idée d’un artiste archiviste, il n’y pas que le contenu qui compte, mais il y a aussi et surtout sa présentation, la visualisation de ces données, leurs connexions, leurs différentes lectures possibles… Il me semble également tout aussi intéressant d’envisager l’idée que ça ne soit pas Internet qui pénètre notre monde matériel, mais que ça soit l’inverse. Pénétrer le réseau, l’investir grâce à des interfaces plus organiques, le matérialiser, inventer des accès… L’utilisation du Web par les artistes à été de l’entrevoir comme une matière que l’on pouvait façonner, même si elle n’était que “virtuelle”. A l’heure où cette matière prend possession de la matière physique (et/ou inversement), il exploreront cette “symbiose”, la mettront à mal pour en faire ressortir les aspérités ou la renforceront pour voir ce qu’il en sort.
Quelle est la nature et le contenu du projet Web Wailing Wall, dont vous présenter une maquette (iframe) en collaboration avec Vincent Paesmans à la Maison des Cultures pour l’exposition Connectic’arts ?
Jacques Urbanska : Fin 2010, j’étais en pleine recherche avec mon projet arts-numeriques.info. J’avais besoin de faire des “tests techniques” pour juger de l’efficacité de certains de mes outils de veille (recherche Internet sur certains thèmes). J’ai donc pris un sujet qui me tenait à coeur en créant mon premier twitter bot @sarkozy_info. Il s’aggissait simplement de voir si je pouvais centraliser toutes l’information Web publiée sur Nicolas Sarkozy et la republier automatiquement via ce compte twitter. Quelques mois plus tard, l’accident de fukushima m’a très fortement touché, mais il me semblait que twitter regorgeait d’informations et que ça n’était pas la peine d’en rajouter. Hors, quelques semaines après la catastrophe, l’info (et par conséquent le hastag système de taggage de l’information sur twitter) se firent beaucoup plus rare, surtout en français. Je me suis alors impliqué à développé une veille sur le sujet que l’on peut retrouver sur twitter (@fukushima_info et @fukushima_fr) et facebook. Comme pour @sarkozy_info, j’ai essayé que l’outil en lui-même ne prennent pas parti, qu’il diffuse un maximum de points de vues et de sources. Dans un même temps, suite à la révolution Tunisienne, des prémices de ce que l’on a appelé la “spanishrevolution” du 15M naissaient en espagne. Il y avait aussi des tentatives de mobilisation en France sous l’appellation “Operation Revolution France”. Il m’a sembler important de diffuser cette info et j’ai fait une tentative de veille twitter qui s’est soldée par un échec. Le travail pour trouver de bonnes sources et pour automatiser la publication était extrêmement difficile : l’information était noyée dans le bruit du Web. Le mouvement espagnol à quant à lui surpris par son ampleur et sa présence, tant physique que sur le réseau jusqu’à d’ailleurs devenir un de ses slogan “nobody expects the spanishrevolution”. Si le mouvement s’est très vite répandu partout en Europe et ailleurs, c’est surtout porté par la communauté hispanique et la grande majorité de l’information était en espagnole. Je me suis dit qu’il faudrait peut-être regrouper l’information en français et en anglais et que tant qu’à faire, je pourrais aussi parler dans autres mouvements sociaux qui éclataient dans le monde. J’ai donc ouvert une veille sur toutes les “révolutions” et créé @revolution_info… et me suis mis en quête de sources à travers le monde entier. Quand, fin juin 2011, des contacts aux Etats-Unis m’ont demandé de diffuser un événement “Occupy Wall Street”, il m’a tout de suite paru évident que cela allait donner lieu à quelque chose qui allait faire date. Pourtant, jusqu’à la première semaine du mois de septembre, nous étions très peu à diffuser cette information en Europe. Même au Etats Unis, cela n’avait rien d’un buzz. Il a fallu attendre les 10 derniers jours avant le 17 septembre, pour que le mouvement sur la toile prenne une ampleur significative. Après le jour de la manifestation, certains personnes m’ont demandé si je ne pouvais pas ouvrir une veille spécifique sur le mouvement “Occupy” aux USA. Une diffusion de l’information des Etats Unis vers l’Europe et vice et vers ça. C’est ainsi qu’est né @Occupy_USA. Aujourd’hui, en plus de celles que je viens de citer, j’ai une trentaine de veilles actives sur différentes sujets (la pollution des océans, le front national, la neutralité du Web, le DSKgates…) et sur différents réseaux sociaux. C’est d’abord de ce travail que j’aimerais rendre compte avec <iframe>. Rencontrer les gens et leurs parler de mon expérience. Après, le projet final, le Web Wailing Wall, ça sera quelque chose de très sobre, très simple, un mur Web saturé d’informations en temps réel, qui viennent s’ajouter les unes autres, les recouvrir, s’amonceler… une projection sur un mur physique, où l’on pourra venir se recueillir, lire, écouter des voix, regarder des images (animées ou non). Et comme au mur des lamentations, j’aimerais que le public puisse y déposer quelques mots s’il a envie (via sms).
Quels sont les (nouveaux) types d’engagements artistiques sur le réseau face à des questions politiques et de la société de la (dés)information ?
Jacques Urbanska : “Artivisme, art militant et activisme artistique depuis les années 1960”, de Samira Ouardi et Stéphanie Lemoine veut retracer l’histoire de tous types d’engagements artistiques qui se revendique clairement d’une mouvance activiste (politique). Cette notion d’activisme privilégie clairement l’action directe dans l’espace public (espace de la vie quotidienne, espace public concret, urbain, médiatique…). Internet est autant une sphère de cet espace qu’un outil médiatique pouvant servir à le critiquer, il n’est donc pas étonnant que beaucoup d’artistes y soient engagé. Au fur et à mesure que la symbiose réel/virtuel s’opère et que la notion de réseau s’étend, l’utilisation de ce dernier devient quasi inévitable. Une simple vidéo postée sur youtube peut générer des million de vue et ainsi toucher un public plus large que celui des médias traditionnels, un sitting peut être traduit par le blocage d’un site Web (via un déni de service), un logiciel ou une plateforme peuvent devenir des outils de diffusion et de partagent, mais aussi d’action de résistance face à des multinationales et des gouvernements qui souhaiteraient réduire l’Internet à un grand supermarché, aseptisé et sécurisé. L’hacktivisme (autre néologisme contraction de hacker/activisme) est un terrain investi aujourd’hui par nombre d’artistes, même s’ils ne se revendiquent pas forcément du Netart. Je ne pense pas que le réseau crée de “nouveau” type d’engagements, mais il confère sans aucun doute un terrain de plus en plus large, de nouveau espaces à investir ainsi que des outils à inventer ou à utiliser. Les travaux de Eva and Franco Mattes, des Yes Men, Usman Haque, Alessanndro Luidovicio, Cory Arcangel, le collectif RyBNsont autant d’exemples différents. Pour terminer, je renverrai le lecteur à l’article “Nous avons besoin d’une critique sérieuse de l’activisme sur le Net”. Cette réponse-réquisitoire de Cory Doctorow au livre “The Net Delusion: The Dark Side of Internet Freedom”, montre toute la complexité de points de vues qui, pour moi, se complètent plus qu’ils ne s’opposent.
Vous proposez aussi à la Maison des Cultures, une oeuvre en construction, Anathèse dans “Transdémo”, pouvez-vous nous en parler ? Qu’attendez-vous de cette confrontation publique ?
Jacques Urbanska : Dans le dispositif final, je serai nu face à une personne (ou un tout petit groupe) qui pourra me toucher et faire réagir mon corps via une interface m’envoie de l’électricité dans les muscles. Elle pourra me voir réagir physiquement et une série de capteurs (dont un casque neuronal) viendront également traduire l’effet de ce contact sur mon corps et mon esprit. Ces information seront diffusées en temps réel sur le réseau. L’artiste Stelarc avait proposé, il y a des années, une performance de ce type, mais il avait décidé que l’interface de contact serait Internet (cette performance étant imbriquée dans une autre). Il n’y avait donc pas de proximité physique entre lui et le public. Après un long silence “artistique”, j’avais besoin d’un temps, d’un lieu et d’un public pour tester un dispositif minimal pour ce projet, une étape de travail qui me permettrait de développer certains aspect techniques tout en ayant la possibilité de jeter les première base de mon rapport au public. Comme pour <iframe>, c’est un risque, car toute présentation (même d’un atelier) fait spectacle. C’est un exercice difficile dont on sait par avance qu’il va générer de la frustration, mais, comme pour les sondes de la Chartreuse (ou les différents Média Labs) ces espaces de travail/présentations sont des espaces privilégiés pour tous créateurs.
Fin 2010, j’ai reçu une subvention de conception de la Communauté française de Belgique pour mon projet Anathèse, une performance/installation interactive utilisant un casque neuronal Emotiv EPOC. Cela faisait 5 ans que je suivais le projet de cet hardware, j’avais fait quelques tests rapides à plusieurs reprises, mais je n’avais encore jamais eu l’occasion de le tester réellement.
Outre ces premiers tests sur l’hard/software, nous avons travaillé à l’élaboration d’algorithmes qui me permettraient d’utiliser certains “états émotionnels” pour piloter mon installation.
Depuis que j’ai commencé ce projet, j’ai été contacté par une dizaine de personnes (artistes, chercheurs, informaticiens, associations d’aide aux personnes physiquement diminuées…) qui cherchaient des renseignements sur l’Emotiv Epoc, il m’a donc semblé utile de partager mon expérience afin qu’elle puisse servir au plus grand nombre. Il m’a semblé aussi intéressant de venir enrichir le peu de documentation francophone sur le sujet.
Je remercie pour leurs aide/soutien : la cellule Arts Numériques de la Communauté française de Belgique ; Thierry Dutoit, Vincent Castermans, Matthieu Duvinage et Julien.Leroy (Numediart) ; Axel Cleeremans (ULB) ; Transcultures ; iMal ; Paolo Dos Santos (So Close) ; Guillaume Roth (audivisuel.be) ; Vincent Paesmans…
La boîte emotiv de base se compose de :
– un casque
– une clef dongle
– un jeu de 16 têtes de capteurs avec leur tampons placé dans un étui “humidificateur”
– deux petits bidons de NaCl
– documentation
Installation des logiciels Emotiv (Windows only). Charge du casque via usb. Installation des capteurs sur le casque. Humidification des tampons des capteurs avec une solution NaCl (type “lentilles de contact”). Connexion du casque via un récepteur clé usb (dongle). Pose du casque… quelques ajustements font passer tous les capteurs repris sur l’écran, du rouge au vert. Cela fonctionne. On ne sait pas encore très bien ce qui fonctionne, mais des données arrivent bien au logiciel.
A première vue, le casque en lui même est bien pensé et les finitions semblent soignées. Il est léger, pas trop désagréable à porter, discret, l’installation est très très simple.
Les tampons des capteurs sont faciles à placer et à visser sur les capteurs. Leur humidification est facilitée par l’étui qui les empêchera également de sécher. Si vous n’utilisez pas le casque pendant plus de 2 jours, il est préférable de rincer les tampons à l’eau claire et de les faire sécher. Le liquide fourni peut être remplacer par n’importe quelle solution de type saline/chlorure de sodium.
La transmission sans fil n’utilise pas un protocole bluetooth/wifi “classic”.
Après 2 semaines d’utilisation, mes premières remarques :
– Le port du casque est assez désagréable passé la demi-heure d’utilisation.
– Il faut réhumidifier les capteurs au bout de 45 minutes pour une utilisation optimale.
– Autonomie de la batterie (utilisation constante) : 1h30 max.
– La solution humidifiante a tendance à solidifier les tapons des capteurs et à ronger finalement ces derniers.
– La connexion sans fil se coupe parfois sans raison apparente.
– Si le placement du casque est très simple (c’est à dire que le logiciel fait très vite passer les différents capteurs au vert, j’ai remarqué que les zones de réception sont assez grandes et qu’il peut y avoir à l’intérieur de ces fourchettes assez larges, une zone “idéale” à trouver. Il vous faudra ensuite toujours essayer de retrouver ce même positionnement, ce qui n’est finalement pas très évident, mais indispensable si l’on veut une plus grande précision.
– Il est évident que même si l’on ne doit pas raser les endroits de contacts, une tête chauve vous donnera une plus grande facilité d’utilisation et de bien meilleurs résultats.
Emotiv Systems est une société d’électronique australienne développant des interfaces cerveau-ordinateur low-cost basés sur l’électroencéphalographie (EEG). La société a été fondée en 2003 par quatre personnes : un neuroscientifique, le professeur Allan Snyder ; le chip-designer Neil Weste et 2 entrepreneurs en télécommunications : Tan Le et Nam Do.
Si d’autres compagnies sont également sur le marché (voir l’overview), l’Epoc s’est très vite positionné comme un “incontournable” et ceci grâce à plusieurs points :
– des produits de qualité
– un casque multicapteurs d’une utilisation très simple
– un prix très concurrentiel
– une série de technologies et de logiciels propriétaires visant clairement le tout public, mais une grande ouverture à la communauté “open-source/hackers”
– … et surtout une communication marketing qui n’a pas peur de toujours flirter avec la tromperie sur la marchandise.
Ainsi, la société se présente comme “ayant créé la première technologie interface cerveau-ordinateur capable de détecter et de traiter à la fois les humaine pensées conscientes et non conscientes émotions“. Elle s’adresse d’abord aux gamers, leurs promettant de pouvoir piloter leurs jeux favoris avec leurs seules pensées. Elle communique aussi beaucoup sur l’aide aux personnes physiquement diminuées (tétraplégie). Le principe est toujours le même, la société mêle habilement réalité et fiction dans des vidéos ou des conférences qui font l’effet de révolutions technologiques majeures (lire les sentiments, jouer à un jeux, conduire un fauteuil roulant ou une voiture au moyen de l’Epoc…). Il faut ajouter, qu’à contrario, une fois qu’on lui pose des questions précises sur ses produit (via le forum), la société n’hésite pas à user d’une franchise déconcertante sur les possibilités réelles de ses produits.
Il me semblait important, afin de pleinement profiter de l’Epoc, de commencer par mettre certaines choses à plat. Ce qui suit sera développé dans de prochains articles.
Concernant les “émotions” : L’Emotiv Epoc et ses différentes suites logicielles sont incapables de détecter/lire/traiter vos “émotions” (à noter que notre cerveau a déjà beaucoup de difficultés à les décrire lui-même). L’Epoc peut néanmoins détecter un sourire et le relier à la joie, ou un visage contracté et l’associer à la colère etc… ainsi qu’un taux de concentration ou d’excitation élevé (surtout via l’onde alpha). Il est également possible de se servir de sa suite logicielle pour lui indiquer certains états, enrichir sa base de connaissances… (bien que cela pose toutes une série de problèmes que j’aborderai).
Concernant le “gaming” : L’idée de jouer grâce à ses pensées est séduisante, mais il faut bien garder à l’esprit que la grande majorité des jeux reposent sur le développement d’automatismes, de réflexes. Comme dans la vie, lorsque l’on marche, on pense bien souvent à tout sauf à marcher. La même chose lorsque vous conduisez une voiture.
Concernant la lecture des ondes cérébrales : le plus gros problème de l’électroencéphalographie (peu importe le hardware utilisé) est le “bruit” (artefacts) généré par l’activité musculaire et qui vient parasiter la lecture des ondes cérébrales. C’est pourquoi la plupart des tests EEG s’effectuent sur des sujets au repos (activité musculaire minimale, yeux clos, visage détendu…). L’Epoc étant destiné à être utilisé sur des sujets développant un taux d’activité musculaire important, cette dernière parasitera fort les données transmises (un des gros chantier d’Emotiv est donc de développer des filtres efficients). Pour en savoir plus, vous pouvez consulter “Fundamentals of eeg measurement” de M. Teplan et “Noise characteristics of surface electrodes” de E. Huigen.
Concernant l’innovation : Des casques EGG et des algorytmes d’analyse existaient bien avant l’Epoc. Il y a par ailleurs aujourd’hui assez de documentation disponible sur Internet pour se construire soi-même du matériel de très bonne qualité associé à d’excellents logiciels et librairies open source. Mais là où Emotiv “innove” surtout, est dans la création d’hard/software de qualité, plug and play, à un prix défiant toute concurrence et la création algorithmes et de filtres spécialement dédiés à une utilisation. Ils insufflent également une dynamique de recherche en facilitent l’accès au plus grand nombre, rassemblent et développent toute une série de recherches éparses.
Pour finir ce préambule, deux captations :
La première a été réalisée lors du symposium Tangible Feelings a iMAL (sep. 2011). C’est Thierry Castermans, avec qui j’ai travaillé (Numediart/Université de Mons) qui assure la conférence “Detecting biosignals with the Emotiv EPOC headset : a review” (je reviendrai plus en détail sur ses conclusions dans un prochain article).
La deuxième est composée de trois vidéos présentée par Jason Hanley de Syllogistic Software : “Introduction to BCI, and the Emotiv EPOC” et “Raw, unscripted Emotiv EPOC demo – Part 1 et 2”.
Thierry Castermans
Jason Hanley
Voici une série d’informations découlant de mes différentes rencontres et/ou expérimentations.
Specificité de l’Emotiv Epoc couplé à la suite SDK research (doc officielle) :
Concernant la communication, l’Epoc utilise donc un wireless propriétaire. Il s’agirait en fait d’une puce de type nordicsemi à ultra basse consommation. Il peut y avoir quelques problèmes de communication entre le casque et le récepteur dû à des interférences. voici ce qu’on peut lire sur le forum :
Le problème est lié au matériel à proximité de votre récepteur, qui est aussi émetteur d’interférences. L’EPOC utilise un émetteur de faible puissance pour préserver la batterie, mais bien sûr, cela signifie que le récepteur peut être submergé par des sources de signaux à proximité. Cela peut-être une carte WiFi/Bluetooth/vidéo, disque dur ou alimentation. Parfois, un téléphone sans fil, du WiFi ou tout autre concentrateur. Le problème peut être résolu en utilisant soit une simple extension USB ou un hub (style iogear par ex.) et bien entendu un à l’écart des autres équipements. Il est également possible d’utiliser un hub usb du stky
The referencing system defines the electrical ground point for the measurement of all the other sensors – we effectively measure the voltage difference between the left-hand reference point and every other sensor. The right-hand reference is a standard feed-forward reference compensation electrode which allows the headset electronics to ride on top of changes in body potential – for example electrical pickup from lights, power circuits, transformers and so on, which change drastically as you move around the room.
The left-hand reference is called CMS and the right-hand reference is called DRL (driven right leg smile:)) after the original use in high-resolution ECG systems where it was traditionally attached to the right leg of the patient. Two-point referencing is very common in expensive medical grade EEG and ECG systems. We use it on the EPOC becuase it seriously cuts out the noise (by about 55dB at mains frequencies for the tech-heads out there). We don’t actually measure those points individually and send the data to the PC. CMS would be pretty boring – the difference between CMS and itself is a pretty dull looking signal.
We also added a little extra (patented) trick to the conventional DRL circuit – we use it to help measure the contact quality at every other sensor by adding a smal additional modulation to the feedforward signal, and reading the magnitude of that signal back from each other channel. This is converted into the nice green/yellow/orange/red/black contact quality map. If nobody is receiving, the references are shown as black. If any other channel is receiving, they show as green.
We have applied some filtering in the hardware and firmware to remove mains frequency interference. The signals are collected through a C-R high-pass hardawre filter (0.16Hz cutoff), preamplified and low-pass filtered at 83Hz cutoff. Data is also processed in the headset as follows: raw ADC collection rate is 2048 /sec / channel. This data is filtered using a 5th-order sinc filter to notch out 50Hz and 60Hz, low-pass filtered and down-sampled to 128/sec/channel to eliminate mains harmonics. No further processsing is done – the effective bandwidth is 0.16-43Hz
Some facial expressions (blinks, winks, eye movements) depend on pattern matching in real time, for example blinks are characterised by coherent rising pulse shapes on several frontal sensors which correspond to a specific wave shape and risetime, followed by a fall. These signals are balanced against rear channels which must not show the same trace shapes. The blink is flagged after the signals have passed through a specific profile matching algorithm, approximately 100ms after commencement of the blink. The sensitivity slider adjusts a threshold for the fitting algorithm and may also scale the signals to better match the profile.
Other facial expressions depend on the distribution and relative strength of several frequency bands across many channels. These signals are processed to yield specific features by analysing a trailing sample of data (allowing frequency extraction) and are passed to a classifier every 0.25 seconds.
Affectiv detections also depend on the distribution and relative intensity of specific frequency bands, as well as some custom features based on fractal signal analysis. These are passed to a classifier system to detect specific deflections, low-pass filtered and the outputs are self-scaled to adjust to each user’s range of emotion.
Cognitiv detections are trained in-situ. Neutral data and the actions in question are trained (possibly repeatedly) and the training data is segmented into short data epochs. We extract a large number of features including spectral and other measurements and apply a feature reduction method to provide a parsimonious model which is used to clasify states in real time using the reduced feature set. The features and sensors chosen for Cognitiv are unique to each user signature. We also apply some corrections to the background state to allow for different fittings, moods, contact quality and detected noise patterns.
Tout se démonte très facilement. Un bon tournevis cruciforme d’électronicien fera l’affaire, ainsi qu’une lame histoire de ne pas abîmer la couche plastique au démontage. Pas trop de colle, sauf pour la clef dongle, j’y reviendrai un peu plus tard…
Côté batterie : type
Récepteur wifi et microcontrolleur
La grosse puce : Le microcontrolleur est un DSPIC33FJ64GP206-IPT, et vue que c’est un PIC, il est (re)programmable, c’est bon signe. ( Manuel disponible ici : DSPIC33FJ64GP206-IPT ). On voit d’ailleur clairmement un bus JTAG sur le coté ( CONN7 ) , en tout cas ca y ressemble, à vérifier …
Les 7 fils de couleur viennent du capteur gyroscopique, et vont directement dans le microcontrolleur.
Le Multiplexeur ADG706 ( Manuel disponible ici : ADG-706 ) multiplexant donc les 16 signaux vers 1 seul pour ensuite aller vers le microcontrolleur.
Amplification, conversion et multiplexage des signaux venant des capteurs sensoriels
la petite puce carré en bas à droite : Le transmetteur WIFI est un nRF24L01, SMD de bonne qualité, pouvant largement faire du 2Mbps. (voir le manuel).
les deux puces symetriquement placées : Les amplificateurs opérationnels TLC2264 (voir le manuel). Une analyse plus approfondie est nécessaire pour comprendre son positionnement dans le schéma ..
La carte de control ALIM ??? : Encore à définir. Par déduction, vu le vernis fondu en surface, la puce ressemble à un régulateur de charge pour batterie LiOn. à voir…
Le dongle : comme dit précédement, à voir du côté de la puce type nordicsemi à ultra basse consommation.