Résidence projet TRANSAT[contamine] – TRAME 00

Participation à la Résidence Trame à Transcultures en collaboration avec la SAT – Société des Arts Technologiques, du 14 au 25 octobre 2009.

Lire aussi mon article sur ce projet dans le Turbulence Video #65

Le projet « TRANSAT[contamine] » entend structurer et prolonger les échanges culturels et artistiques entre la communauté française de Belgique et le Québec en soutenant la diffusion en arts visuels et numériques. Transcultures (Mons) et la Société des arts technologiques SAT(Montréal) souhaitent mettre en relation des jeunes artistes de Walllonie-Bruxelles et du Québec avec des créateurs/chercheurs. La coopération vise à soutenir la création émergente et la diffusion ainsi que la visibilité de la création et de la recherche en arts visuels et numériques, favoriser le développement des organismes partenaires, soutenir la mobilité des populations artistiques, promouvoir la connaissance mutuelle des communautés et contribuer au rayonnement de la recherche en arts numériques. D’une durée de deux ans, le projet de collaboration privilégie trois axes d’intervention : les résidences de création et de recherche, la diffusion des productions et la publication.

Le projet TRANSAT[contamine], échanges croisés entre Transcultures et la Société des arts technologiques est un projet qui s’inscrit dans la continuité du projet pilote réalisé en 2008 et dans l’offre de programmes de résidence de la SAT avec une volonté d’accueillir et de présenter des projets artistiques à caractère international. La contamination des idées, des processus de création, de l’interdisciplinarité et des champs de pratiques en art numérique prolonge l’influence créatrice apportée par les artistes de la communauté de la SAT dans différents projets externes.

TRANSAT[contamine] : syndrome de contamination positive par Jacques Urbanska

J’ai rencontré la chorégraphe Montréalaise Manon Oligny il y a une dizaine d’années, lors d’un échange via l’Agence Québec Wallonie Bruxelles pour la Jeunesse. Nos chemins n’ont cessé de se croiser depuis lors, que ce soit à Bruxelles ou à Montréal. En plus de son travail chorégraphique, elle est aujourd’hui chargée de projets à la Société des Arts Technologiques de Montréal (SAT). C’est dans ce cadre qu’elle a initié, avec Philippe Franck (directeur de Transcultures), un projet d’échanges d’artistes, de résidences et de performances entre la Belgique et le Québec. J’ai suivi le projet d’assez près que pour être ravi de pouvoir enfin en parler. Mais avant d’entrer dans le sujet proprement dit, il me semble important de retracer rapidement le contexte de ce dernier.

Les partenaires

La-SAT-petit-dom_2009La SAT se présente comme «un centre transdisciplinaire de recherche et création, de production, de formation et de diffusion voué au développement et à la conservation de la culture numérique». Depuis 1996, elle a accueilli plus de 1200 événements et quelque 6000 artistes tant au niveau national qu’au niveau international. Son champ d’action traverse tous les domaines de la culture numérique: musique, arts visuels, danse, etc. Son espace est un des rares au monde à pouvoir proposer un équipement aussi complet et qui se verra gratifié, début 2010, d’une coupole géante pleinement opérationnelle, sous laquelle quelque 400 personnes pourront visionner des projections à 360 degrés. Mais c’est surtout de la vision de Monique Savoie, sa directrice/ fondatrice et de son équipe, que la SAT tire une énergie résolument novatrice, entrepreneuse et «entremetteuse». Si ses réalisations ont été présentées dans une cinquantaine de villes et dans plus de vingt pays, c’est me semble-t-il, plutôt dû à une volonté de rencontres, de création d’interférences que de simple diffusion. Non seulement la SAT cherche et trouve des partenaires, mais grâce à l’acquisition et au développement d’outils de création et de recherche, elle attire aussi des partenaires potentiels. C’est un schéma de fonctionnement, une philosophie qui font de cette structure un noeud de convergence et d’émission, plutôt qu’un lieu de passage.

Transcultures, le second acteur de ce projet, est connu pour ses deux festivals (CitySonic et Les Transnumériques). Centre interdisciplinaire des cultures électroniques et sonores installé à Mons (Belgique), c’est en 1996 et à Bruxelles qu’il a vu le jour. Philipe Franck, son directeur, parle de Bruxelles comme d’un « carrefour européen à haut taux de croisements culturels et de bouillonnements indisciplinaires ». Ce qui est intéressant dans cette approche, c’est moins une certaine « réalité des faits », que l’angle d’attaque adopté. Maintenant installé à Mons, cet état d’esprit est d’ailleurs tout aussi présent : Mons associée à Maubeuge devient ville transfrontalière, le festival Les Transnumériques se revendique nomade et s’étend jusqu’à Paris, en passant par Lille et Bruxelles…

Voyageur infatigable, c’est à un travailde «réseautage» que Philippe Franck s’est attelé. Sachant que pour construire des ponts solides, il faut bien avant aller sur le terrain, rencontrer, sentir la chaleur humaine, créer du contact direct pour que les bases soient solides, il n’hésite pas à faire ses valises, quitte à ne pas les défaire souvent. Pour reprendre une formule qu’il qualifie lui-même de «facile mais cruciale à ses yeux» : «médiatiser les arts médiatiques, non pas au sens de donner une certaine publicité par les médias, mais au sens de créer du lien et de faciliter les connections avant tout humaines». Investissant un nouveau lieu d’accueil, le Frigo, sorte de boîte noire polyvalente sur le Site des anciens Abattoirs de Mons, Transcultures (s’)accueille donc en partenariat, crée le terrain propice, elle part à la rencontre et, plus important encore, fait se rencontrer, agissant ainsi comme catalyseur positif. …

Publié dans Turbulence video #65

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